C’est une véritable lecture de « L’École flamande » que les interprètes de L’Internationale II Clarinettes ont offert au public dijonnais le 13 mai 2017.
La voix joviale, douce, chaleureuse, inquiète, tonitruante ou souriant de l’humour du texte. Le corps sinueux lorsque Elébotham appelle au lynchage de « La barbe pointue » qui a osé profaner son lieu de culte. Massif, insolent et déterminé pour faire sauter Isaac van Heck dans le Rhin.
« Entre
jazz urbain et blues vaudou, composition contemporaine ou contemplative », « java flamande », accents yiddish et sifflotement, le concert a fait
entendre toute la richesse de la fantaisie qui ouvre Gaspard de la Nuit
avec ses ruptures de tonalité, ses incongruités et pirouettes, sa violence
(celle qui couve sous l’apparente insouciance ou dans le silence des
atmosphères moins feutrées qu’oppressantes) et – surtout – son humour et sa
créativité qui viennent réaffirmer leur nécessité face à la haine et au
ressentiment.
Les amateurs de Gaspard de la Nuit ne peuvent que se réjouir de cette création originale de Franck Assemat sur "L'école flamande" et de l'interprétation qu'en a donnée L’Internationale II Clarinettes qui incarne si bien ce que la composition a cherché à partager avec le
public. Des valeurs et des exigences. Avec un plaisir de jouer et une joie de vivre communicatifs.